Publié dans Editorial

Quid de l'amalgame 

Publié le vendredi, 28 octobre 2022

Le péché de l'ingérence de pouvoir et l'immixtion des responsabilités tentent depuis la nuit des temps chez les hommes, dans l'esprit des dirigeants spirituels ou temporels. Une confusion des tâches qui dégénère en amalgame préoccupant. Qui fait quoi ? Qui prédomine qui ?

 

Entre l'église et l'Etat, le spirituel et le temporel, c'est toujours la confusion de pouvoir et des tâches. Un péché originel qui date depuis des siècles voire des millénaires. En fait, le spirituel veut toujours garder la haute main sur le temporel. L'église au- dessus de l'Etat ! La suprématie du Vatican sur tous  les Etats ou royaumes n'a jamais fait l'objet de remise en cause que vers la fin du XIX ème siècle où la séparation fut évoquée pour la première fois. En Occident chrétien, le Pape régnait sans partage sur les rois et empereurs. En Orient islamique, le chef spirituel, le Kalif, est le guide suprême. Son pouvoir s'étend sur tous les domaines de la vie. En Europe, la séparation de l'église et de l'Etat fut inévitable en début du siècle dernier sauf en Angleterre où le roi ou la reine reste le chef suprême de l'église anglicane. 

Dans les pays anciennement colonisés et christianisés, le phénomène persiste. A Madagasikara, malgré le prescrit de la Constitution qui définit nettement la place de l'église et de l'Etat ainsi que leur rôle, l'amalgame des tâches, des responsabilités et d'intérêts demeure une réalité. L'une s'ingère dans les affaires de l'autre. Tandis que l'autre veut avoir la mainmise sur la première. A rappeler que l'église constitue un vivier non négligeable d'électeurs qu'il faudrait entretenir. 

Les quatre chefs d'église au sein du FFKM, de l'église catholique romaine (EKAR), de l'église réformée (FJKM), de l'église luthérienne (FLM) et de l'église anglicane (EEM), dites des « fiangonana zokiny », jugent nécessaire de réunir autour d'une table les acteurs politiques du pays pour débattre, selon eux,  les grands maux qui hypothèquent l'avenir de la Nation surtout en cette veille des élections de 2023. Si ce n'est pas la « Conférence nationale » ou la « Concertation nationale » tant réclamée et criée par les cadors de l'Opposition, que cela se ressemble trop ! Evidemment, les tenants du régime Orange, très réticents à une quelconque initiative pour organiser une conférence ou concertation nationale, rejettent en bloc la démarche concoctée par les prélats. En tout cas, les deux bosses influents du FFKM, à savoir l'archevêque d' Antananarivo Odon Marie Razanakolona (EKAR) et le révérend Docteur Irako Andriamahazosoa Ammi (FJKM)  cachent mal leur gêne vis-à-vis du régime en place et ce pour une raison ou une autre.

L'amalgame des rôles et des responsabilités au sein des institutions de la République compromet le bon fonctionnement de l'Etat et ternit l'image du régime en place. La séparation des pouvoirs reçoit en pleine figure des coups bas. Et l'intégrité de l'Etat de droit est sévèrement menacée.

Des parlementaires, membres de la majorité, écrabouillent la séparation de pouvoir. Ils abusent de leur titre de membres de la Chambre basse jouissant de l'immunité parlementaire pour s'adonner à des trafics pas catholiques. Un redoutable privilège qui conduit tout droit vers l'impunité. Drame, les autorités étatiques censées faire la loi se murent dans un silence complice surtout préoccupant.

Quid de l'amalgame 

Ndrianaivo

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Editorial

  • Austérité, es-tu encore là !
    Une crainte ou anxiété ? Au rythme où vont les choses ces derniers temps, des observateurs inquiets se posent la juste question « l’austérité est-elle encore un sujet de pointe d’actualité ? ». Aurait-elle raté le train de la Refondation ? S’il existe un passage qui aurait le plus capté l’attention à travers deux discours solennels du Président de la Refondation de la République, le colonel Michaël Randrianirina dans deux endroits différents, à Ambohidahy et à Iavoloha, concerne la nécessité absolue de bien gérer la caisse publique. Le colonel Président a martelé qu’il faille réduire les dépenses publiques, les dépenses d’Etat au profit des domaines prioritaires et urgents à savoir, entre autres, les dépenses liées à l’énergie et les dépenses relatives au besoin de la population, des agents de l’Etat en situation dérisoire.

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